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**Copines en sacs à dos**
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7 janvier 2014

Le Chaco impénétrable...

15-19 décembre

Retour en arrière sur ce bout de route qui nous a marqué.

"Chaco impenetrable", pourquoi un tel nom?

...car toutes les plantes et arbres qui y poussent sont dotés d'épines plus grandes les unes que les autres afin de repousser l'envie d'y pénétrer ?

...car les rares nappes phréatiques sont gorgées de sels et d' arsenic afin que nul ne puisse y survivre ?

...car pour y arriver, il n'existe qu'une seule piste de terre parsemée de trous et divers obstacles?

Oui, le Chaco porte bien sont nom, mais pour nous, il signifie bien plus... Explications.

Nous quittons Corrientes à 5 heures du matin, les plans sont simples pour arriver dans le Chaco : un premier bus de Corrientes à Juan Jose Castelli, la dernière ville aux portes du Chaco puis un second bus jusqu'au village du Chaco, Fuerte Esperanza...

Premier objectif atteind, nous sommes dans la ville aux portes du Chaco, déjà une chaleur écrasante, l'impression d'être plus près du soleil qu'ailleurs.. Mais quelle déception d'apprendre que nous sommes dimanche (ah bon, nous vivons hors du temps??) et qu'aucun bus ne circule.

Pas grave, nous passerons donc une soirée ici, on découvre les fêtes foraines d'Argentine... Les courroies des manèges apparentes, les bruits de ferraille et les sourires ébahis des enfants. Comme en France, manèges, peche aux canards, tirs dans des boîtes de conserves et lotos... La différence tient dans les lots à gagner: rasoirs, brosses à dents et portraits de Jésus sous toutes ses coutures!! Des pommes d'amour et des barbes à papa actionnées à la pédale à pied, tout est possible avec de la volonté!! Pour finir la nuit, un espèce de bal sur la place de la ville puis, comme souvent, nous sommes raccompagnées jusqu'à notre couche... par les cafards!!! Mais maintenant, nous sommes acostumbradas (habituées), plus de cris ni de fuite devant les grosses bêtes, la moustiquaire est parée en deux temps trois mouvements!

Le lendemain, hors de question de louper le bus qui entre dans le Chaco, départ prévu à 11 heures, nous déjeunons donc tôt. Les cafards ont fait place aux papillons qui virevoltent par dizaines de milliers (non, je n'exagère pas, ce n'est pas moi la marseillaise!). A notre gande surprise, au milieu des papillons, un colibri s'attarde à notre table (peut-être intrigué par les effluves de maté au milieu d'un p'tit dej' français!).

En avant, crème solaire, antimoustique, eau, nous sommes sur le pìed de guerre et une fois n'est pas coutume, en avance au point de rendez-vous pour le bus!

Je vous passe les détails mais nous resterons là jusqu'à 19 heures... à suivre le peu d'ombre sur le trottoir, à attendre un bus qui ne passera pas, puis attendre un trafico (minibus) qui ne passera pas non plus, puis à attendre une camionetta de la mairie qui est sensée passer dans l'après-midi... Il n'y a pas d'heure ici, il suffit d'attendre, manger des empanadas, jouer aux cartes et attendre encore... 17 heures 30, la camionetta arrive enfin mais est très vite remplie par les locaux qui attendent aussi (avec de meilleurs infos sur les horaires car ils sont arrivés à 17 heure...). Mais une seconde camionetta va passer bientôt, il suffit d'attendre... Ok. Mais quand elle arrive à 19 heures et que l'on nous dit qu'il n'y a plus de place pour nous, ce n'est pas sans compter sur notre belle Adèle qui s'énerve toute rouge en espagnol : "on attend depuis presque 9 heures et y'a de la place à l'arrière du pick-up avec les trois jeunes!"

Encore une fois, la vie fait bien les choses, nous avons attendu et attendu encore et encore mais assises à l'arrière du pick-up, ou plutôt en équilibre entre bidons d'essence, sacs, cartons et otras cosas, nous profitons d'un superbe couché de soleil puis d'une nuit etoilée fascinante avec une pleine lune dont nous n'avions encore jamais vu ce visage...

On s'accroche à ce qu'on peut, sursaute à chaque trous de piste ou coups de frein pour éviter les vaches, chevaux et cochons sauvages... Nos foulards nous donnent des airs de Grace Kelly (ou afghanes selon les points de vue plus ou moins objectifs!) et filtrent un peu la poussière que nous allons manger pendant plus de 3 heures. Mais on rencontre un super chico qui va résoudre notre problème d'hébergement (encore une fois,nous n'avions pas prévu de débarquer au beau milieu de la nuit au milieu de nulle part!!).

Nous ne dormirons chez lui qu'une nuit car sa famille revient a la casa pour les fêtes (oui, on a tendance à l'oublier mais Noël approche malgré les 45 degrés et la crème solaire!) ; mais nous passerons ces quelques jours inoubliables dans le Chaco en sa compagnie. Kitty de son surnom, un espèce de Tom Sayer d'une vingtaine d'années qui abbat des arbres pour récolter du miel et qui braconne des perroquets (nous avons refusé d'assister à ce triste spectacle même s'il s'est fait une joie de nous montrer son butin, trois petits aras quasi non plumés...).

Dans le Chaco, les gens récupèrent l'eau de pluie non pas par esprit écolo mais afin de pouvoir boire. Ils disent en souriant qu'ici il n'y a pas de dingue car les larves de moustiques meurent dans l'eau salée, tout a des avantages... La vie est simple, même s'il est impossible de bouger entre 12 et 17 heures. Nous leurs faisons décourvrir la tarte aux pommes à la française et passons des soirées à discuter sur la place du village en dégustant le terere (maté froid avec du jus et des glacons). Nous garderons en mémoire les traces des papillons sur notre visage, marcher au milieu des papillons... Les cris des aras (espèce en voie de disparition à l'état sauvage) qui volent d'arbre en arbre et les vols des groupes de dizaines de perruches qui surplombent nos têtes...

Oui, le Chaco impenetrable porte bien son nom mais une fois penétré, c'est lui qui t'imprègne à jamais...

A très vite, en attendant, quelques rares photos du Chaco...

Fabienne

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La fameuse camionetta...

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                                      Ce dont nos yeux sont emplis...

 

 

 

 

 

 

 

La vie paisible...

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Notre auberge.

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Et la preuve en image de mes dires!!!

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