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**Copines en sacs à dos**
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4 mars 2014

Suite et fin de la Bolivie...


Plus d'un mois a passé maintenant depuis notre arrivée en Bolivie...
On est vraiment desolées avec Adèle de ne pas pouvoir vous faire partager tout ça, mais à chaque fois qu'on peut avoir un ordinateur à disposition, c'est mission impossible de charger les photos et ça nous coupe dans notre élan... Car les images parleraient d'elles-mêmes... Et ça serait plus simple que de grands discours!!

Mais au-delà des problèmes informatiques-photographiques, je pense qu'il est difficile à présent de raconter ou décrire les choses, les gens, les paysages et nos habitudes car, à l'aube de ces trois mois de voyage, tout est devenu NOTRE réel quotidien!!
Les montagnes qui touchent les nuages, les chemins de terre (et les frayeurs qui vont avec!), les couchés de soleil ou leurs levés, qui mangent peu à peu les têtes des volcans enneigés...
Oui, tout ça, c'est ce qu'on vit tous les jours et comme je le disais, c'est difficile à décrire avec des mots...

Après l'excursion en 4x4 et ces quatre jours intenses de paysages plus incroyables les uns que les autres dans le sud-ouest de la Bolivie, nous sommes remontées vers le nord jusqu'au lac Titicaca en alternant grandes villes bondées et coins paumés au milieu des nuages...

Le froid des grandes villes nous a saisi à plus de 4000 mètres, à Potosi oú nous avons passé de bonnes soirées à rire sur les pavés de la nuit ou sur le toit-terrasse de notre hostel en mode "vue panoramique" sur la douce ville de Sucre... fabienne 025.jpg

On passera quasi quinze jours à fêter mon anniversaire avec chaque personne qu'on rencontre... Un apéro entre français rencontrés dans un coin perdu, au milieu des traces de dinosaures qui appelera bien sûr d'autres apéros et des danses endiablées! Une ristourne sur ce prix pour mes 30 ans? Une part de gâteaux en plus au resto? On en a bien profité!! Et puis, toujours un grand sourire de ces Boliviens timides et un peu grognons qui ont en fait un grand coeur...
 
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On terminera la session festive en apotéose avec l'arrivée de l'amie d"Adèle... Chrystelle... qui nous arrive comme une fleur à Cochabamba, après deux jours de bus!! Soirées pluvieuses (ben oui, on va pas râler, c'est la saison des pluies...) mais rieuses...
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Une erreur de débutantes (oui, à nous aussi ça arrive!) nous fera rester un week-end entier à Cochabamba... Fichus horaires de laverie (c'était la deuxième du voyage, on ne nous y prendra plus!!!)..... Puis nous emmènerons Chrystelle dans notre élan jusqu'à La Paz...
Voici donc pour les grandes villes... Les villes avec leurs rues bondées....

     ***bondées... de bus plus funky les uns que les autres, des couleurs dans tous les sens, des lignes, des étoilles, des tags de Jésus ou de Marie, leurs dizaines d'écussons de la vierge et les sapins magiques aux odeurs douteuses...

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***bondées... de bouchons, de taxis, bus et mini-bus, multiples chariots et centaines de passants à deux ou quatre pattes... qui engorgent les rues, en tous sens... avec un minuscule flic qui tente de faire un peu d'ordre au milieu de ce chaos avec son petit sifflet de flic en plastique...

     ***bondées... des voix aigües qui sortent des crieurs de chaque mini-bus, qui récitent leurs arrêts et destinations d'une seule traite. On ne comprend que quelques mots de cette phrase qui sort de leur bouche comme une priere un peu chantante... Leurs chansons rythment les chants des moteurs qui souffrent dans ces rues pentues, et bien sûr les klaxons de chacuns...

     ***bondées... de stands le long des trottoirs... Oú tu trouves tout ce que tu veux : clopes / gâteaux / prises électriques / pain / crème / télécommande de télévision / biscuits apéro... Oui, on se demande souvent avec Adèle comment tu peux vivre en tenant un stand unique de PQ ou de bougies... Mais finalement, ils forment un tout et tu trouves tout ce que tu peux imaginer, il suffit d'avoir un peu de temps et de rencontrer le bon vendeur!

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***bondées... d'autres stands ambulants ou fixes où ton estomac te force à t'arrêter (enfin, le mien plus que celui d'Adèle!).  Le long des trottoirs sur un petit tabouret, de jour comme de nuit, on mange en famille ou seul, une soupe et une assiette de viande et de riz (on a finalement compris que les prix du gaz force les gens à manger dehors... De même avec les douches et WC publics).

     ***bondées... des chariots... des vendeurs de hamburgeurs, frites, salchipapas ou autres fritures...


Au-delà de toute cette agitation au milieu des passants, des chiens (plus ou moins "marrants" selon mes dires!) et des gaz d'échappements (plus ou moins noirs)... il y la même chose dans les marchés couverts! Notre autre grande specialité!
Là aussi, tu trouves tout mais dans un bordel un peu plus organisé!

Des petites cahutes où les produits s'amoncellent jusqu'au plafond...
Des comedors où des dizaines de tables alignées proposent un repas complet pour pas cher. 
Même prix, même menu, ça sera donc à la mama la plus enthousiaste ou la plus inventive pour réussir à t'assoir à sa table! Ça bouge, ça se bouscule, ça t'appelle et te hèle, te prend par le bras... "Allé mamita" et tu te retrouves assise, au milieu du brouhaha, d'odeurs et de couleurs... "Fini? c'était bon? Allé, faut que je travaille, laisse ta place et merci!".

Pour le dessert, tu parcours seulement quelques mètres pour changer de décor... Les tables ont fait place aux tabourets hauts perchés. Assise ou debout devant une MONTAGNE de fruits aux couleurs plus folles les unes que les autres, tu distingues à peine le sourire des mamasitas derrière leurs pyramides de fruits. 
Changement d'ambiance et d'odeurs, on a le temps, on savoure la voix douce de notre mamasita en salivant devant le jus ou la pyramide de fruits qui se prépare devant nos yeux...Tout ce qui peut te faire envie avec tout ce qui est à portée de bouche!

Voilà un peu pour l'ambiance... Mais il faut imaginer tous ces fruits, ces couleurs et ces odeurs avec les gens qui sont autour... Ca bouge, ça vit, ça bourdonne...
Les mamas de tout âge, la peau tanée mais toujours la joue rose et les yeux rieurs ; leurs grandes jupes plissées en velour foncé et un monton de jupons brodés qui leurs font la hanche et le fessier large... Leurs chemisiers de dentelle cachés par leurs lourdes couvertures de tissus colorés... Ces couvertures servent de tout : sac à mains, baluchon fourre-tout, porte-bébé, ou lourd sac de transport de babioles... Elles sont fortes, souriantes et discrètes tout en étant bruyantes ; elles sont l'emblème de la Bolivie avec leurs chapeaux melons plutôt très "haut-de-forme". Ce chapeau change de couleurs ou légèrement de forme selon les régions mais il est toujours vissé sur le haut du crâne, comme en équilibre sur leurs deux immenses longues tresse noires qui tombent jusqu'aux reins et finissent par des pompons de laines ou de perles...
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                     La "chola" bolivienne.

On se deplace de ville en ville en minibus, plein à ras-bord, une fesse en équilibre sur le strapontin en retenant un peu son souffle : ici c'est des routes de montagne, faut pas l'oublier! Alors, quand tu doubles quelqu'un, tu fais cracher ton moteur et retiens ton souffle!  40 kilomètres/heure en plein virage... ( il n'y a QUE des lacets escarpés!) aucun problème, un coup de klaxon et tu fonces dans la boucle... Tu piles si y a quelqu'un en face et sinon, tu continues! 
Facile quoi! Pourquoi se compliquer la vie en France à faire des règles de conduite!??

Autrement, pour rejoindre des coins plus reculés, comme le parc national de Torotoro, la petite ville de Coroico au nord-ouest ou le superbe petit village de Sorata (au nord de La Paz), tu prends de gros et lourds bus qui doivent grimper sur des chemins de boue tout aussi escarpés...
Bien évidemment tu t'arretes au milieu de la nuit pour descendre et alléger le bus qui patine près du précipisse... Tu ouvres les yeux de ta nuit chaotique sur les phares du bus qui éclairent le torrent de pluie qui plonge dans le ravin et ton bus qui patine et râle de tout son moteur... Alors, t'as le choix, tu pousses le bus ou tu marches à ses côtés... Puis tu cours pour le rejoindre plus haut quand il est lancé et qu'il ne peut s'arrêter sans s'embourber de nouveau... A 3000 mètres, au milieu de rien... Enfin, au milieu de tout... Une unique piste qui jalonne la montagne et que tu peux suivre des yeux comme des boucles claires sur des kilomètres de vert...

Dans le bus, ça s'agite à chaque arrêt, le long des routes, les mamas crieuses reprennent le travail et te donnent jus maison, vitaminé ou poulet frit du bout de leurs bâtons pour atteindre ta fenêtre... Toi, le voyageur affamé après avoir déblayé la route des nombreux éboulis... Ben oui, même s'il y quatre chicos embauchés par la société de bus, ça va drôlement plus vite à quinze!!
Déblayer les blocs de pierre et regarder la volonté de deux personnes, une petite pelle à la main, désembourber les roues du bus qu'on ne voit qu'à moitié...
Mais toutes ces mini-frayeurs sont oubliées dès que tu poses le pied hors du bus....

Les montagnes...
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Là-haut, tout en haut, perdues au milieu des montagnes, du vert à perte de vue et de toutes les formes.. 
Au loin, tu vois la pluie embrasser un pic de montagne, un léger rideau de pluie gris ou noir selon son intensité... Coupé par d'autres pics inondés de ciel bleu. Les rayons du soleil en différentes teintes, les différentes nuances de la lumière tout autour de toi et à perte de vue...
Tout te paraît proche, tu peux toucher des yeux le rio, tout en bas dans la vallée et en même temps, tu as l'impression d'être parmis les nuages, tout en haut...
Le silence, l'odeur et le frais de la campagne, au milieu des montagnes...

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Les p'tits-dej' à rallonge sur le soleil qui inonde la vallée que tu surplombes de ton balcon...

Les repas au feu de bois dans le silence de la montagne que tu perces avec les guitares et les copains de route...
Tu fais le plein d'oxygène, d'insectes et d'animaux en tous genres, d'oiseaux plus colorés les uns que les autres. Non, on ne se lasse pas des colibris qui se pointent et t'étonnent toujours!!  

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Les bougainvilliers, les fleurs de la passion, les magnolias... Et tant de fleurs sur des arbres de 10 mètres... Puis, au fond de la vallée, un petit pont de bois qui passe au-dessus du rio agité et bruyant...
Oui, comme dans un autre monde mais qui finalement est un peu le tien!!!!

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Un peu abimées par le soleil, les intestins un peu en vrac (il faut le dire aussi!!), les douches froides et les mouches piquantes qui te dessinent des grilles de piqûres sur tout le corps (n'est-ce-pas Adèle?!!).
On rit beaucoup au milieu de tout ça, en espagnol, en français (oh, l'anglais, on n'en veut pas et on oublie!)...
Des macarmés (des barcelets, et non une substance exotique!) qui t'occupent quand il pleut, en rando au soleil, on rencontre les gens toujours aussi simplement et on vit doucement en se laissant porter par le vent...

La saison des pluie paraît se terminer et nos envies de chaleur et de soleil semblent s'exhausser...
On continue notre route vers le nord-ouest et le Pérou... Dernière cordillère avant la côte pacifique... Bientôt, le PACIFIQUE...
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