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**Copines en sacs à dos**
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12 février 2014

De plus en plus au nord de l'Argentine, jusqu'à la frontière bolivienne....

Cafayate/ Cachi... le 3 janvier
Nous continuons donc notre remontée vers le nord de l'Argentine, en stop, depuis Cafayate. 
Selon les dires de tout le monde, il est impossible de rejoindre Cachi en levant le pouce sur la route de terre rouge. Aucun problème, nous irons jusqu'à Salta (la capitale de la région) pour bifurquer ensuite vers Cachi. 
Eheh, les françaises ont de la ressource! Puis on veut vraiment réussir notre "challenge" du nord-ouest de l'Argentine en stop...
Bien joué, nous sommes les premières prises à la sortie de Cafayate (au grand damne des argentins, postés depuis plus longtemps que nous sur le bord de la route! (C'est ce que nous appelons la "chance des françaises"!) Mais ce n'était pas sans compter sur le fait de tomber sur un hostal très sympa à Salta, avec encore une fois des chicos avec de buenas ondas et de faire la fête jusqu'au petit matin...
On décalera donc notre départ vers Cachi d'une journée!

Le départ de Salta sera un peu difficile, notre attente d'une bonne âme pour nous amener jusqu'à Cachi sera la plus longue de tout notre périple en stop... 2heures... (je sais que ça ferait pâlir certains!). Adèle sieste à l'ombre pendant que j'arbore notre panneau comme lunettes de soleil (égarées à Cafayate)....

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La route est incroyable, on change de vallée, de couleurs, de montagnes et d"altitude...

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Nous avons quitté nos compañeros de voyage aàCafayate et la fête pour retrouver un peu de calme à Cachi, Adèle trouve un cimetière (encore un!!!) qui l'inspire mais je l'approuve cette fois-ci car il est très "poétique"...

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 Petite rando pres de Cachi : 

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Puis retour à Salta. Cette fois-ci, nous n'attendrons même pas 5 minutes sur la route, nous voilà contraintes et forcées (!!) de prendre le petit dej' à l'arrière d'une camionette, sur un siege tout confort et avec une vue superbe sur le paysage...

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 Marmelade, maté et tutti-quanti...

 

Salta... 7-9 janvier

De retour dans notre hostal fétiche, où le gérant nous fait des prix contre une quiche lorraine (et le fait de dormir par terre!).

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 Nous visitons Salta mais surtout son "musée archéologique de hautes montagnes", et ses enfants momifiés. 

Petite aparté explicative:
                       On parle d'enfants sacrifiés à la montagne par les Incas, une équipe scientifique les a découverts en 1999, près d'un volcan de plus de 6700 mètres d'altitude, à 500 kilomètres de Salta. Le froid, la faible pression, l'absence d'oxygène et de bactéries ont permis une parfaite conservation des corps... Conservation telle, qu'une porte a été placée devant le corps "exposé" afin de respecter ceux qui ne veulent croiser cet enfant qui paraît dormir...
                        Trois corps ont été decouverts (deux enfants de 6 et 7 ans et une adolescente de 15 ans, "la vierge au soleil": rôle prestigieux dans la société inca). Un système de roulement d'exposition a été mis en place afin de limiter leur détérioration. Ca paraît un peu "cru" comme ça, mais cela a permis de connaître beaucoup mieux la religion et la culture incas...
                        Des enfants de hautes naissances (qu'on reconnaît par leurs déformations crâniennes) étaient choisis avec soin, "élus" pour leur beauté afin de contenter les dieux. "Offerts" à la montagne, ils étaient voués à assurer au peuple fécondité et à la terre fertilité. Une grande cérémonie étaient donnée à Cuzco où les enfants élus étaient amenés et fêtés, leurs mariages cérémoniels aidaient à cimenter les liens diplomatiques entres les différentes tribus de l'empire inca. A la fin de la fête, les enfants devaient repartir chez eux en empruntant le chemin le plus court et direct entre Cuzco et leur contrée lointaine. Une fois chez eux, ils étaient accueillis comme des dieux vivants puis amenés dans les montagnes sacrées. Là, on les nourissaient et les abreuvaient de chicha (alcool à base de maïs qu'on trouve encore ici, mais que nous n'avons pas encore goûté avec Adèle!). On leur donnait aussi de la coca (ça, on a testé!). Tout ceci en grande quantité, afin qu'ils perdent connaissance... Inconscients, les enfants étaient transportés au sommet de la montagne puis ensevelis, parfois vivants.
                      Les Incas ne considéraient pas ces enfants "morts" réellement car ils rejoignaient leurs ancêtres et les dieux, veillant sur la communauté depuis les cimes. C'était un honneur d'être "élu".

Nous sommes sorties de ce musée un peu chamboulées, après 3 heures de visite, on part avec des images fortes en tête, sans réaliser vraiment de voir des corps humains... Ils paraissent comme des statues de cire endormies, la peau, les ongles et le visage, presque souriants...

Après tout ça, une petite marche jusqu'au mirador pour jeter un dernier coup d'oeil sur Salta, avant de fuir la ville...

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Purmamarca, la montagne aux sept couleurs - 10-11 janvier -

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Nous passerons peu de temps ici, un village paumé mais bondé de hippies, qui se veut le regroupement des voyageurs en sac a dos...
Difficile de trouver un logement pas cher, mais on tombe sur un camping improvisé dont le proprio a un ami qui peut nous louer une tente. Comme à l'accoutumée, le hasard fait bien les choses et nous trouvons le-dit loueur de tente au détour d'une rue grâce à une chanson (l'unique!) en espagnol que nous chantonnons en marchant!
On arrive à Purmamarca au moment d'un festival traditionnel de "copleros", instrument de musique comme un tambourin géant au son clair, chanteuses aux voix cristallines et danses traditionelles dont les rythmes sont (pour nous) impossible à suivre...
S'en suit une soirée sur la place du village avec un petit groupe... Qui finira dans la montagne, autour d'un énorme feu au son des djembés, après avoir ameuté tous les motivés en faisant le tour du village au son des percussions... On se retrouve une joyeuse bande dansante au milieu du silence et des étoilles...

Oui oui, les petites françaises ne s'arrêtent jamais de danser, on montre même aux argentinos de quoi nous sommes capables!!!!

 

Humahuaca - 11-15 janvier -

Notre objectif du tout-en-stop ne sera pas atteind, on quitte Purmamarca sous une pluie battante qui nous contraint de prendre le bus (le vin de la veille ne nous a peut-être aussi pas motivées à lutter dans la boue!).

Humahuaca nous sied beaucoup plus, petit village tranquille et sans tant de voyageurs (on est des hippies mais pas trop quand même!).
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Une fois de plus, tout roule : les hébergements sont hors de prix mais sur la route du camping, une chica nous hèle:"Eh chicas! Vous cherchez une habitacion? Parce que j'ai un hostel en construction".
Nous aurons donc un matelas à même le sol mais dans un hostel avec des gens très sympas et pour une bouchée de pain! Bon, il est vrai qu'une petite cuisine et une unique salle de bain pour quanrante personnes, c'est un peu "just" mais on y passera de très très bonnes soirées, entre coupures d'électricité, innombrables fuites d'eau et feu au four... Mais bien entourées, c'est l'essentiel! 
Nous ferons une excursion à 5000 mètres, au cerro aux quatorze couleurs (si si!)... 
En arrivant au sommet, on distingue seulement des plissements colorés au milieu des nuages...  
Mais en s'eloignant des bavardages de nos covoitureurs, on se laisse pénétrer par le silence et le respect qu'incite ce lieu : le travail de la nature sur des milliers et milliers d'années... Seule la musique du vent (oui, à 5000, ça commence à souffler et à cailler!) et peu à peu, le spectacle des couleurs s'offre à nous...

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On ne peut que rester pensivess et admiratives devant un tel spectacle...  fab 036.jpg

Le soleil joue avec les différentes strates de roche, du vert au violet en passant par le rouge, l'orange et le blanc... Comme pour montrer de quoi la nature est capable quand on la laisse faire...
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Iruya, remonter vers le nord, se perdre encore un peu plus dans les montagnes... - 15-17 janvier -
Nous prenons le bus pour rejoindre le village d'Iruya, perdu au milieu des montagnes et après 3 heures d'ascension sur une route de cailloux très escarpée...

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Nous y retrouvons au camping les copains argentins (ppfff, foutus hippis qui vont aux mêmes endroits perdus!) et de nouveaux copains à quatre pattes dont Adèle est totalement raide dingue!

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Maintenant, nous sommes des reines dans le squattage de tente sans le paraître!

Iruya est complètement coupé du monde mais nous marcherons jusqu'au pueblito de San Isidro par l'unique chemin de mule pour nous perdre encore un peu plus... 2 heures 30 de marche entre multiples traversées de rivière et grimpette à flan de montagne. L'unique sentier menant au village fait parfois 50 centimètres de large, le paysage est superbe, un nombre indéfinissable de couleurs et de plissements... Je distrais mon vertige en récoltant plein de fragments de roches métamorphiques qui changent de couleurs tous les 100 mètres...
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Nous rentrerons au camping sous une grosse pluie et à la nuit tombée...
Ce sera notre dernière soirée argentine... Sandwich et vin sous la tente humide!
Pas vraiment à l'image de notre passage en Argentine...

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Prochaine étape : quitter Iruya et passer la frontière bolivienne dans la journée!
Bolivie......

Tupiza, début de Bolivie tout en douceur... - 18-23 janvier -
De la frontière, nous irons directement jusqu'à une petite ville pour s'éloigner du grabuge frontalier.
A Tupiza, nous rencontrons par hasard (en réalite, nous prenions le p'tit dej' sur le banc d'un rond point quand un homme nous accoste) Isaaias, le champoin en titre du "chancho a la cruz" (sorte de mechoui de cochon ouvert et cuit en croix), qui nous propose sont hostel sympa avec un effort sur le prix parce que nous venons de loin! Soirée à apprendre quelques mots de quechua et très intérressante, avec ce bon vivant plein d'histoires, et encore des compañeros argentins!
Le lendemain, Adèle reste au lit, un peu malade (altitude? vin? coca? nous ne saurons jamais!) et je pars à la pêche aux écrevisses avec mes joyeux compagnons. Pêche très facile : on pose les pièges dans l'eau (filet étiré sur une raquette avec un bout de viande) et le temps de préparer le feu, les écrevisses grouillent! Dégustation des crustacés (entiers!) justes poêlés en sandwich..."Goûtus" dirons-nous! Mais j'avoue avoir été bien malade le lendemain...
Quelques images d'une petite rando dans les environs deTupiza.

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Nous quitterons Isaaias pour camper sur le terrain de tennis, oui oui, on a bien dit "REINES" du squattage de tente! A la dure cette fois-ci car sans sanitaires mais on économise un peu afin de s'offrir une excursion (de vraies touristes!!) de quelques jours jusqu'au désert de sel...
Je laisse Adèle prendre la plume pour vous conter tout ça mais je tiens quand même à faire un minimum de prévention concernant certaines substances utilisées ici : 
La COCA.....
Un accélérateur cardiaque qui permet une meilleure oxygénation et soulage donc la sensation d'essouflement en altitude. Pour le coup, c'est très efficace et nous troquons nos cigarettes contre les feuilles de coca à machouiller dès Tupiza, où même en ne faisant que marcher, on a l'impression de respirer comme des asthmatiques (pardon pour les souffrants réels... On va dire que maintenant, on connaît vos désagrements pulmonaires!). La coca soulage, on a l'impression de mieux respirer, mais les yeux un peu brillants et il faut le dire, un sourire un peu béat au début! Une addiction contre une autre diraient certains!
Nous voyant mastiquer, notre chauffeur nous dit que certains lamas sont friands des feuilles de coca...
Nous sommes donc partageuses...

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 Mais voici ce que ça peut donner sur les animaux...

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 et sur les humains....

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Les preuves en images sont toujours plus flagrantes que de grands discours... Attention à la coca!

 

 

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Commentaires
M
toujours ravie d'avoir des nouvelles de votre périple, et de "voyager" un peu avec vous. Merci pour la lettre Adèle, Coline était contente de savoir que son porte-bonheur est toujours avec toi. Des Bises.
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